À force d’avoir crié au loup trop souvent, d’avoir surjoué depuis deux décennies la thématique de la faillite de l’État, le discours de l’insoutenabilité de la dette publique n’est plus audible. Souvenons-nous de la célèbre déclaration du premier ministre François Fillon de 2007 : « Je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite ». Ce type de surenchère n’aide pas le pilotage raisonné des finances publiques, surtout lorsque 17 ans plus tard, le même pays dispose d’une note encore très favorable sur le marché des fonds souverains et lève sans difficulté, et avec un spread très faible par rapport à l’Allemagne, plus de 250 milliards par an. C’est toute la difficulté du gouvernement aujourd’hui. Il en appelle à l’urgence, quand les grandes agences de notation font preuve de mansuétude et alors même que le spread des OAT à 10 ans ne témoigne d’aucune perception d’une montée du risque par les opérateurs de marché. [...]